Les scènes d’action, qu’il s’agisse de poursuites effrénées, de combats intenses ou d’explosions spectaculaires, sont des éléments incontournables de nombreux films. Pour qu’elles soient efficaces et captivantes, la cinématographie doit être parfaitement maîtrisée. Chaque mouvement de caméra, chaque éclairage, chaque choix de cadre doit être minutieusement pensé pour rendre l’action fluide, claire et palpitante. Dans cet article, nous explorerons les techniques et astuces qui permettent de filmer des scènes d’action de manière optimale.
1. Le Choix du Cadre : Large ou Serré ?
Le cadrage est l’une des premières décisions à prendre lorsqu’on filme une scène d’action. Le type de plan choisi aura un impact direct sur la dynamique de la scène et la manière dont le spectateur la perçoit. Deux types de cadrage sont souvent utilisés dans les scènes d’action : les plans larges et les plans serrés.
- Les plans larges sont utilisés pour donner une vue d’ensemble de la scène. Ils permettent de situer l’action dans un environnement plus vaste et de montrer la coordination de plusieurs éléments à l’écran. Par exemple, dans une scène de poursuite à pied ou en voiture, un plan large permet de suivre les personnages tout en intégrant les obstacles ou le terrain.
- Les plans serrés (comme les gros plans ou les très gros plans) sont utilisés pour accentuer l’intensité d’une action. Ils sont particulièrement efficaces dans les scènes de combat ou pour capter les expressions faciales des personnages lors d’un moment crucial. Cependant, il est essentiel de ne pas trop abuser de ces plans, car ils peuvent rendre l’action difficile à suivre, surtout dans des scènes très rapides.
2. La Caméra en Mouvement : Suivre l’Action
Dans une scène d’action, le mouvement de la caméra est essentiel pour renforcer l’énergie et l’intensité. Un bon choix de mouvement peut amplifier l’excitation de la scène, tandis qu’un mauvais mouvement peut la rendre confuse ou artificielle.
- Le travelling est l’un des mouvements de caméra les plus utilisés dans les scènes d’action. Que ce soit un travelling avant ou arrière, il permet de suivre les personnages ou l’action de manière fluide. Par exemple, dans une scène de poursuite, un travelling avant peut intensifier la sensation de vitesse et de danger, tandis qu’un travelling arrière peut permettre de voir la distance se creuser entre les personnages.
- La caméra à l’épaule est idéale pour les scènes de combat rapproché ou pour donner un effet immersif, comme si le spectateur vivait l’action à travers les yeux d’un personnage. Cela crée un effet de proximité, donnant l’impression d’être au cœur de l’action.
- Les zooms rapides ou les secousses de caméra peuvent aussi être utilisés pour accentuer une explosion ou un impact soudain, bien qu’il faille veiller à ne pas rendre l’image trop instable ou dérangeante pour le spectateur.
3. La Gestion de l’Éclairage : Créer de l’Intensité
L’éclairage joue un rôle central dans la manière dont l’action est perçue à l’écran. Dans les scènes d’action, l’éclairage peut être utilisé pour accentuer l’intensité ou pour créer un contraste saisissant.
- L’éclairage haut en contraste, avec des ombres marquées et des lumières dures, est souvent utilisé dans les scènes de combat ou les poursuites nocturnes. Cela donne une sensation de danger et de mystère. Un bon exemple de cela peut être vu dans les films noirs ou les thrillers, où les ombres sont utilisées pour accentuer la tension.
- La lumière dynamique peut aussi être utilisée pour suivre l’action. Par exemple, dans une scène de poursuite en voiture, des lumières de couleur ou des phares peuvent balayer l’image en fonction du mouvement des véhicules, augmentant ainsi l’intensité de la scène.
- L’éclairage diffus, plus doux et moins agressif, peut être utilisé dans des scènes de combat ou d’action plus intimistes, où l’on cherche à garder un réalisme tout en montrant la fluidité du mouvement.
4. L’Importance de la Mise en Scène : Préparer l’Action
La mise en scène est primordiale pour une scène d’action réussie. Il ne suffit pas de filmer des éléments en mouvement, il faut aussi structurer la scène de manière à ce que le spectateur puisse suivre l’action et ressentir l’émotion souhaitée. Cela nécessite une préparation minutieuse, notamment pour :
- Les chorégraphies de combat : chaque coup, chaque mouvement doit être préparé en amont, en coordination avec les acteurs, les cascadeurs et l’équipe technique. Le directeur de la photographie doit s’assurer que chaque mouvement est bien éclairé et que la caméra suit les acteurs de manière fluide.
- Le placement des acteurs et des objets : les éléments du décor doivent être organisés de manière à ne pas gêner la caméra tout en renforçant la narration. Par exemple, une scène de poursuite en voiture pourrait inclure des obstacles comme des voitures garées, des rues étroites ou des piétons qui augmentent la tension et l’intensité de l’action.
5. Le Montage : Renforcer le Rythme
Le montage est une étape clé pour donner du rythme à une scène d’action. Un montage rapide, avec des coupes fréquentes, peut être utilisé pour intensifier l’action et créer une sensation de vitesse. Toutefois, il est important de ne pas sacrifier la clarté au profit de la rapidité.
- Les coupes rapides peuvent ajouter de l’énergie, mais elles doivent être utilisées de manière stratégique. Un montage trop rapide peut rendre l’action confuse et difficile à suivre, surtout si les plans sont trop serrés ou si les mouvements de caméra sont trop saccadés.
- Les plans longs et soutenus, en revanche, permettent de montrer la fluidité de l’action. Par exemple, une scène de combat où l’on suit un acteur à travers un mouvement complexe sera bien plus percutante si elle est filmée en plan séquence, sans coupure, et avec une caméra en mouvement.
6. La Coordination des Effets Spéciaux et des Cascades
Dans de nombreuses scènes d’action, les effets spéciaux (VFX) et les cascades jouent un rôle crucial. Les effets numériques peuvent être utilisés pour créer des explosions, des destructions d’objets ou des environnements virtuels. Toutefois, il est essentiel de bien coordonner ces effets avec la cinématographie physique, comme les cascades ou les explosions réelles, afin d’éviter que la scène ne perde son impact visuel.
L’utilisation d’effets spéciaux doit être discrète et complémentaire à la réalité filmée, et non remplacer l’intensité de l’action réelle. Une bonne coordination entre l’équipe d’effets spéciaux et le directeur de la photographie permet d’obtenir des scènes d’action spectaculaires et crédibles.
Conclusion : La Cinématographie au Service de l’Action
Filmer des scènes d’action n’est pas simplement une question de mouvement et de vitesse ; c’est un véritable exercice d’équilibre entre technique, créativité et narration. En combinant des choix de cadrage judicieux, un éclairage dynamique, des mouvements de caméra fluides et un montage réfléchi, les cinéastes parviennent à créer des scènes d’action captivantes et mémorables. La clé réside dans une préparation minutieuse, une bonne coordination entre les différents départements et une compréhension approfondie des techniques cinématographiques.